L’infamilière

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Je te parle parce que j’ai peur du vide

Parler comme on contrôle, tour de passe-passe ou se cacher

Silence est nudité et que veux-tu, je suis pudique

C’est une vieille habitude de construire des barrières, des syllabes boucliers,

Des mots à débiter, des vies en boucles anciennes encerclées de fossés

On ne se laisse pas si facilement connaitre,

Mais le son de ta voix répondant à la mienne

M’appelle comme un lieu à l’accent familier

Ou tu m’inviterais toujours plus près de toi

 

Je te parle parce que j’ai peur du noir

Tu me regardes amante, et tout mon sang s’arrête pour partir dans ton sens

Nul ne sait mieux que toi ce qui me ronge et manque, qui avant m’habitait

C’est que tu l’as volée, l’indifférence,

Quand je t’ai invitée dans cette nuit prise de vitesse

Mon ogresse d’orage, avide de partage je te donnais ma vie

Et toi tu voulais plus

Tu veux l’éternité d’être de passage, tu me prends mes pensées

Tu t’immisces dans mes mots, tu es le corps de ce texte.

Tu ne crois qu’à ce qui reste, ce qui laisse des traces

La mémoire est un rêve et les rêves, dis-tu, c’est pour les enfants

Et tu ris, tu ris d’un rire insatiable qui mord la vie

Et réveille mon monde en dévorant la nuit.

 

(work in progress)

  1. C comme Corinne
    juin 2, 2012 à 11:07

    c’est un magnifique texte ! la vie qui nous mord…

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