L’infamilière
Je te parle parce que j’ai peur du vide
Parler comme on contrôle, tour de passe-passe ou se cacher
Silence est nudité et que veux-tu, je suis pudique
C’est une vieille habitude de construire des barrières, des syllabes boucliers,
Des mots à débiter, des vies en boucles anciennes encerclées de fossés
On ne se laisse pas si facilement connaitre,
Mais le son de ta voix répondant à la mienne
M’appelle comme un lieu à l’accent familier
Ou tu m’inviterais toujours plus près de toi
Je te parle parce que j’ai peur du noir
Tu me regardes amante, et tout mon sang s’arrête pour partir dans ton sens
Nul ne sait mieux que toi ce qui me ronge et manque, qui avant m’habitait
C’est que tu l’as volée, l’indifférence,
Quand je t’ai invitée dans cette nuit prise de vitesse
Mon ogresse d’orage, avide de partage je te donnais ma vie
Et toi tu voulais plus
Tu veux l’éternité d’être de passage, tu me prends mes pensées
Tu t’immisces dans mes mots, tu es le corps de ce texte.
Tu ne crois qu’à ce qui reste, ce qui laisse des traces
La mémoire est un rêve et les rêves, dis-tu, c’est pour les enfants
Et tu ris, tu ris d’un rire insatiable qui mord la vie
Et réveille mon monde en dévorant la nuit.
(work in progress)
c’est un magnifique texte ! la vie qui nous mord…